VARAP Scop est intervenu à Mornant dans le Rhône pour élaborer avec toutes les parties prenantes le projet d’établissement d’un foyer d’hébergement pour adultes handicapés. Philippe Mollot, directeur du Foyer de l’Arc de l’AMPH « Aujourd’hui quand on échange entre nous, on sait de quoi on parle, ce n’est pas l’interprétation des uns et des autres, nous avons tous la même base de départ, les mêmes objectifs, quelque chose d’une identité commune. » Quatre questions à Philippe Mollot.
Qu’avez-vous apprécié dans la méthode ?
Pour élaborer le projet d’établissement, Varap Scop a fait participer l’ensemble des composantes de notre établissement, les professionnels, les usagers, les familles et les partenaires plus ou moins proches. Ils ont réussi à faire passer le message que la construction d’un projet d’établissement n’était pas une affaire interne, mais concernait tout le monde. VARAP a intégré les contraintes de temps et les contraintes organisationnelles. C’était un peu dur à respecter, mais ils ont su s’adapter à notre façon de faire. Ils ont fait preuve d’une grande écoute envers tous les professionnels, quels qu’ils soient, du directeur à l’agent de service. Mis en confiance ils ont tous participer. J’ai eu des retours enthousiastes et intéressés à la suite des demi-journées de travail mises en place.
Aviez-vous des appréhensions ?
J’avais des craintes face à ce grand mélange entre l’éducateur, l’agent de service, le médecin psychiatre, le veilleur de nuit, tout ça dans un même groupe, et tout cela devait être cohérent. Il fallait qu’on en sorte quelque chose, j’avoue que j’étais perplexe, et toutes les personnes qui ont participé ont trouvé le travail très intéressant, la production a priori a été vraiment intéressante. Ce n’était pas gagné, c’était ce que je souhaitais, encore fallait-il que cela se réalise, et ils l’ont fait. Cela a été un vrai travail au-delà de l’écriture du projet d’établissement. Il fallait qu’on produise ce document qui peut être très réglementaire, fastidieux, vécu que comme une contrainte – cela a été une dynamique institutionnelle. Elle a permis aux personnes qui travaillent depuis des années ensemble de se rencontrer, de partager des points de vue en dehors de tout cadre institutionnel. Ce n’était pas une attente du départ, mais de voir que chacun est mobilisé, intéressé, partie prenante, dans l’écriture de ce projet, et capable de se mobiliser, cela me donne des idées pour des projets ou sujets du même ordre.
Quelle était la posture de consultants de VARAP ?
Une grande proximité relationnelle avec l’ensemble des salariés. Ils n’ont pas été perçu comme des intervenants trop extérieurs, trop inaccessibles, avec un discours trop professionnel, trop jargonnant. Les professionnels ont pu les interpeller très facilement. Le fait d’avoir cette volonté dès le départ d’impliquer tout le monde cela a fortement valorisé toutes les composantes du foyer. Nous avons travaillé par moment en grand groupe, d’autres fois en petit groupe, une méthode très intéressante. C’était aussi intéressant de connaître la journée d’un agent de service que la journée du médecin psychiatre par exemple. Pour beaucoup de salariés – qui des fois se sentent moins considérés – cela a gommé la hiérarchie de valeur et cela a été important. La parole de l’un valait la parole de l’autre et comme la démarche a été expliquée de façon simple, cela a donné le ton dès le départ.
Quelles étaient selon vous les valeurs mise en œuvre dans la démarche d’intervention ?
Professionnel, respectueux, à l’écoute, organisé. Le plus important pour moi ce sont les notions de respect et d’écoute, dans le sens où chaque parole est accueillie et valorisée. Le message est très bien passé. Rigueur et professionnalisme sont des qualités de rédaction nécessaires, mais le respect et la proximité me semblent prépondérantes, importantes, premières. Il y a aujourd’hui une forte attente. Ça crée une envie de travailler, faire des choses tous ensemble. Cela me met de la pression positive et en contrepartie il y a beaucoup d’attentes et d’envie.